🦎 Leurre Le Plus Cher Du Monde

Letype de pêche détermine la puissance de la canne. Vous devez avant tout, déterminer si vous souhaitez une pêche itinérante ou sédentaire. Lorsqu’on pêche en marchant, il faut du matériel léger et plus précisément une canne courte et légère car on lance constamment. On recherche en général les carnassiers. Rockfishing: Sars et chinchard sur leurres ECOGEARSar. ECOGEAR une marque de Pescanautic dont nous reparlerons prochainement. De super produits, très techniques, qui font des merveilles sur les sparidés en dropshot. Bourrés d'attractant, ces leurres souples très techniques sont parfait pour la pratique du rockfishing. Jeviens d’entendre parler ce matin du dernier livre d’Olivier Saint-Jean : Alzheimer, le grand leurre. Naturellement je ne l’ai pas encore lu. Je suis donc très bien placé pour en parler. Car il me semble qu’il y a quelques petites choses qu’on peut en dire. La première est qu’il faut écouter ce que l’auteur nous dit. Lesmeilleurs leurres du monde 2020. Voilà une sélection des meilleurs leurres 2020 pour la pêche de tous types ! La crème de la crème pour des parties de pêche dont le résultat est couru d’avance pour les pov’ petit poissons. Megabass Yuki Ito tout simplement. Cette marque a été créé dans un garage en 1986 par le célèbre Yuki Ito. Megabass et sa large gamme de cannes à pêche. sont extrêmement réputées dans le monde de la pêche au leurre. Tous les produits distribués en France jouissent de la finition et de la qualité de la firme japonaise. Présentationdu top 5 des pneus les plus chers au monde. Les pneus les plus chers des voitures. On retrouve dans cette catégorie 3 types de pneus : le plus gros pneu de voiture au monde, le pneu de la 2nde voiture la plus chère au monde et le pneu Ultra Haute Performance le plus cher. Le plus gros pneu de voiture du monde. Présenté au salon de New York, le plus gros pneu de FeuCheikh Anta Diop estimait que les problèmes énergétiques de l’Afrique pouvaient être résolus grâce à nos ressources hydrauliques et solaires (Les fondements économiques et culturels d’un Etat fédéral d’Afrique Noire, Présence Africaine, 1974).En 2006, une lueur d’espoir émerge dans le projet de construction du barrage hydroélectrique le plus MiaCouto: L’indépendance est un leurre, dans notre monde globalisé. L’Afrique, en particulier, souffre encore d’une dépendance au niveau mental, philosophique, économique. Nous cultivons un lien par la négative à l’Europe. Beaucoup d’Africains adoptent une posture victimaire vis-à-vis des anciens colons. On se lamente, on pleure. Nous ne sommes capables de voir en Salutà tous, Premier article de l'année et une nouvelle pour le moins intéressante. Il n'est plus utile de présenter G.Loomis, la référence selon moi quand il s'agit de cannes à leurres et mouches depuis bien longtemps maintenant.Des cannes de haute qualité, ainsi que quelques moulins à mouches, pas réputés comme étant les meilleurs, mais d'assez bonne qualité également 3bh9SXC. 1 La stratégie de la diversion Elément primordial du contrôle social, la stratégie de la diversion consiste à détourner l’attention du public des problèmes importants et des mutations décidées par les élites politiques et économiques, grâce à un déluge continuel de distractions et d’informations insignifiantes. La stratégie de la diversion est également indispensable pour empêcher le public de s’intéresser aux connaissances essentielles, dans les domaines de la science, de l’économie, de la psychologie, de la neurobiologie, et de la cybernétique. Garder l’attention du public distraite, loin des véritables problèmes sociaux, captivée par des sujets sans importance réelle. Garder le public occupé, occupé, occupé, sans aucun temps pour penser ; de retour à la ferme avec les autres animaux. » extrait de Armes silencieuses pour guerres tranquilles » 2 Créer des problèmes, puis offrir des solutions Cette méthode est aussi appelée problème-réaction-solution ». On crée d’abord un problème, une situation » prévue pour susciter une certaine réaction du public, afin que celui-ci soit lui-même demandeur des mesures qu’on souhaite lui faire accepter. Par exemple laisser se développer la violence urbaine, ou organiser des attentats sanglants, afin que le public soit demandeur de lois sécuritaires au détriment de la liberté. Ou encore créer une crise économique pour faire accepter comme un mal nécessaire le recul des droits sociaux et le démantèlement des services publics. 3 La stratégie du dégradé Pour faire accepter une mesure inacceptable, il suffit de l’appliquer progressivement, en dégradé », sur une durée de 10 ans. C’est de cette façon que des conditions socio-économiques radicalement nouvelles ont été imposées durant les années 1980 à 1990. Chômage massif, précarité, flexibilité, délocalisations, salaires n’assurant plus un revenu décent, autant de changements qui auraient provoqué une révolution si ils avaient été appliqués brutalement. 4 La stratégie du différé Une autre façon de faire accepter une décision impopulaire est de la présenter comme douloureuse mais nécessaire », en obtenant l’accord du public dans le présent pour une application dans le futur. Il est toujours plus facile d’accepter un sacrifice futur qu’un sacrifice immédiat. D’abord parce que l’effort n’est pas à fournir tout de suite. Ensuite parce que le public a toujours tendance à espérer naïvement que tout ira mieux demain » et que le sacrifice demandé pourra être évité. Enfin, cela laisse du temps au public pour s’habituer à l’idée du changement et l’accepter avec résignation lorsque le moment sera venu. Exemple récent le passage à l’Euro et la perte de la souveraineté monétaire et économique ont été acceptés par les pays Européens en 1994-95 pour une application en 2001. Autre exemple les accords multilatéraux du FTAA que les USA ont imposé en 2001 aux pays du continent américain pourtant réticents, en concédant une application différée à 2005. 5 S’adresser au public comme à des enfants en bas-age La plupart des publicités destinées au grand-public utilisent un discours, des arguments, des personnages, et un ton particulièrement infantilisants, souvent proche du débilitant, comme si le spectateur était un enfant en bas-age ou un handicapé mental. Exemple typique la campagne TV française pour le passage à l’Euro les jours euro ». Plus on cherchera à tromper le spectateur, plus on adoptera un ton infantilisant. Pourquoi ? Si on s’adresse à une personne comme si elle était âgée de 12 ans, alors, en raison de la suggestibilité, elle aura, avec une certaine probabilité, une réponse ou une réaction aussi dénuée de sens critique que celles d’une personne de 12 ans. » cf. Armes silencieuses pour guerres tranquilles » 6 Faire appel à l’émotionnel plutôt qu’à la réflexion Faire appel à l’émotionnel est une technique classique pour court-circuiter l’analyse rationnelle, et donc le sens critique des individus. De plus, l’utilisation du registre émotionnel permet d’ouvrir la porte d’accès à l’inconscient pour y implanter des idées, des désirs, des peurs, des pulsions, ou des comportements... 7 Maintenir le public dans l’ignorance et la bêtise Faire en sorte que le public soit incapable de comprendre les technologies et les méthodes utilisées pour son contrôle et son esclavage. La qualité de l’éducation donnée aux classes inférieures doit être de la plus pauvre sorte, de telle sorte que le fossé de l’ignorance qui isole les classes inférieures des classes supérieures soit et demeure incompréhensible par les classes inférieures. » cf. Armes silencieuses pour guerres tranquilles » 8 Encourager le public à se complaire dans la médiocrité Encourager le public à trouver cool » le fait d’être bête, vulgaire, et inculte... 9 Remplacer la révolte par la culpabilité Faire croire à l’individu qu’il est seul responsable de son malheur, à cause de l’insuffisance de son intelligence, de ses capacités, ou de ses efforts. Ainsi, au lieu de se révolter contre le système économique, l’individu s’auto-dévalue et culpabilise, ce qui engendre un état dépressif dont l’un des effets est l’inhibition de l’action. Et sans action, pas de révolution !... 10 Connaître les individus mieux qu’ils ne se connaissent eux-mêmes Au cours des 50 dernières années, les progrès fulgurants de la science ont creusé un fossé croissant entre les connaissances du public et celles détenues et utilisées par les élites dirigeantes. Grâce à la biologie, la neurobiologie, et la psychologie appliquée, le système » est parvenu à une connaissance avancée de l’être humain, à la fois physiquement et psychologiquement. Le système en est arrivé à mieux connaître l’individu moyen que celui-ci ne se connaît lui-même. Cela signifie que dans la majorité des cas, le système détient un plus grand contrôle et un plus grand pouvoir sur les individus que les individus eux-mêmes. Des premières courses de lévriers dès l’Antiquité Bas relief d'Anubis, le dieu égyptien a tête de lévrier Les lévriers font partie de la vie humaine depuis la nuit des temps. Ainsi, dès le 4ème millénaire avant les Sumériens les appréciaient particulièrement pour leurs talents dans la chasse à la gazelle. Les Égyptiens s'entouraient aussi de ces chiens, si l'on en croit les nombreuses peintures et sculptures retrouvées dans des tombeaux de l’époque. À la mort du pharaon, un lévrier était d’ailleurs momifié à ses côtés, et le dieu Anubis lui-même, gardien des morts et conducteur des âmes, était représenté par une tête de lévrier ou de chacal. Utilisés à la fois pour la chasse et pour la compagnie, les lévriers avaient un rôle culturel, fonctionnel et quotidien très important. D’ailleurs, ils étaient extrêmement bien traités et des lois punissaient quiconque les maltraitait. Dans la civilisation assyrienne, vers 2500 avant la chasse à l’aide de lévriers prit une tournure plus sportive. En effet, les Assyriens pratiquaient la chasse à courre, ou vénerie, comme sport dans le cadre de leur entraînement à la guerre. Entre 2000 et 1200 avant le peuple celte apparut en Europe. Leur chien de prédilection était le lévrier, qu’ils nommaient Vertragus pied rapide » et qu’ils utilisaient tant pour la chasse que pour le sport. Étant un peuple de cavaliers, avoir le lévrier comme partenaire de chasse leur permettait de chasser à cheval, puisque le lévrier chasse à vue et attrape le gibier lui-même. La déesse Hécate et son lévrier Les Grecs connaissaient également le lévrier, mais ne firent apparemment nullement usage de ses talents de chasseur. Il est ainsi décrit à la fin du 8e siècle avant par le poète Homère, dans sa célèbre Odyssée, comme un chien au poil ras dont les muscles saillaient et qui savait courir si vite ». Au 4e siècle avant Xénophon, historien, philosophe et chef militaire grec vivant à Athènes, écrivit son célèbre livre De la cynégétique ou Art de la chasse, où il parle en détails de la chasse et du rôle du chien lors de celle-ci. Il évoque des chiens qui sont lents et pistent le gibier au flair, laissant à l’homme le travail de chasser. Son ouvrage est très complet, mais on n’y trouve aucune mention du lévrier et de son aptitude à chasser à vue, alors qu’il n’aurait pas manqué d’en parler si cela avait existé dans la Grèce de l’époque. Il faut attendre la conquête de la Gaule par Rome en 52 avant pour que les Romains découvrent et adoptent le Vertragus comme chien de chasse et le fassent connaître à leurs colonies, dont la Grèce vaincue un siècle plus tôt. Au 2e siècle de notre ère, l'écrivain Arrien, homme politique grec vivant sous l’Empire romain, écrivit une nouvelle version du traité de Xénophon sur la cynégétique. Il y évoque de manière très imagée les méthodes de chasse des Celtes avec leurs chiens. Il explique également les soins à prodiguer au lévrier en tant que chasseur et en tant que pratiquant du sport désigné alors sous le terme de chasses celtes ». Cette activité celtique ressemble fort au coursing moderne l’important n’est pas d’attraper le lièvre, mais de regarder une belle chasse et profiter du spectacle. Selon Arrien, les vrais chasseurs apprécient quand le lièvre parvient à trouver un moyen de se sauver ». Les règles formulées par Arrien se limitent à quelques principes un lièvre doit être poursuivi par maximum deux lévriers et doit avoir reçu une avance suffisante pour lui permettre de s’en sortir vivant. Par ailleurs, les mythologies grecque et romaine mentionnent à de nombreuses reprises le lévrier. Par exemple, la déesse grecque Hecate, déesse de la lune et de la magie, était souvent représentée avec ses deux lévriers. Quant à la déesse de la chasse Artémis chez les Grecs, et son pendant Diane chez les Romains, il est dit qu’elle se vit offrir sept lévriers par le dieu Pan. Selon Oppien de Cilicie, auteur grec du 2e siècle de notre ère, Castor, un des jumeaux divins des Dioscures, aurait même inventé la chasse avec lévrier! Les lévriers au Moyen Âge Illustration du Livre de la chasse » 1406 montrant notamment des lévriers C'est au Moyen Âge que l’usage du lévrier pour la chasse atteignit son apogée. Un document espagnol de 1081 fait état d’une transaction de 100 pièces d’argent pour l’achat d’un Galgo noir, ce qui représente une somme très importante pour l’époque. Il faut dire que ce chien était alors le préféré tant des grands d'Espagne qui les nommaient galgos » que de la noblesse et royauté de France et d'Angleterre. Le roi Jean 1er d’Aragon 1350-1396 mourut d’ailleurs d’un accident de cheval en chassant une louve avec ses lévriers, préférant la chasse à ses devoirs royaux. Les lévriers étaient d’autant plus le chien des nobles que, jusqu’au 17ème, la loi espagnole interdisait au peuple d’en posséder. Une telle mesure avait d’ailleurs également été prise dès l’an 1014 en Angleterre, où le roi Canute établit une loi réservant aux seuls nobles la possibilité de posséder un lévrier, que ce soit pour la chasse ou simplement comme animal de compagnie. Elle perdura toutefois moins longtemps qu’en Espagne, puisqu’elle fut abolie au 16ème siècle par la reine Elizabeth 1re 1533-1603 qui adorait le coursing. Les chasses celtes évoluèrent au rang de véritable sport, et un besoin pressant se fit sentir de disposer d’un cadre mieux établi. Thomas, 4ème duc de Norfolk, écrivit donc le premier code de règles officiel, en se basant principalement sur les principes formulés par Arrien 14 siècles plus tôt. Les débuts des courses de lévriers des temps modernes Le coursing ou la poursuite à vue La rencontre de coursing de la Waterloo Cup », par Richard Ansdell 1840 Le premier club de coursing au monde, la Swaffham Coursing Society, fut fondé en 1776 à Norfolk par Lord Orford, tandis que Lord Craven fonda le deuxième, nommé Hashdown Park Meeting, en 1780. Dans les années qui suivirent, de nombreux clubs virent ainsi le jour en Angleterre, en Irlande et en Écosse. La révolution industrielle apportant aisance financière et temps libre, de plus en plus de gens commencèrent à s’intéresser à ce loisir de l’aristocratie, ce qui explique la popularité croissante de ces clubs. En parallèle, le règlement officiel de cette activité fut peaufiné petit à petit par accord entre les membres des différents clubs, afin de compléter les règles déjà mises en place. L’expansion ferroviaire permit à un nombre croissant de spectateurs d’assister à ses courses, en les rendant accessibles beaucoup plus facilement. En particulier, l’année 1836 vit la naissance de la Waterloo Cup, course prestigieuse qui continua d’être organisée chaque année jusqu’à l’interdiction des courses de lévriers dans le pays en 2005. La gagnante fut une femelle nommée Milanie, possession de Lord Molyneux, qui empocha 16 livres pour cette victoire. Cette compétition se déroula pendant près de deux siècles selon le même règlement, qui continue d’ailleurs à régir le coursing aujourd’hui. L’Australie eut aussi sa propre Waterloo Cup de 1868 à France, la chasse avec des lévriers fut interdite à partir de 1844. L’Office National de Chasse et de Faune sauvage expliqua en effet que la grande vitesse de course des lévriers permettait une capture trop facile de certaines espèces de gibiers, ce qui pouvait nuire au cheptel. Cette réglementation est toujours en place de nos jours, et les contrevenants encourent jusqu’à un an de prison et 15 000 euros d’amende. Aux États-Unis et au Canada, la réglementation varie selon les états ou provinces et selon les saisons, limitant l’utilisation du lévrier sans vraiment l’interdire, puisque le territoire est beaucoup plus vaste et la population de gibier beaucoup plus nombreuse par rapport à celle des chasseurs. L'hippodrome de Longchamps en 1857, dans Le monde illustré » Les lévriers ne pouvant plus servir à la chasse aussi librement qu’avant, voire pas du tout, les courses de lévriers se popularisèrent et modernisèrent, avec toujours le but d’améliorer la race en sélectionnant les meilleurs reproducteurs. Durant la fin du 18ème et au cours du 19ème siècle, les clubs de coursing se multiplièrent dans les îles britanniques, puis dans les colonies et en Europe. La France inaugura en septembre 1854 le terrain des sports de Longchamp et son nouvel hippodrome. Le journal Mercure de France – Courrier des deux-mondes d’août 1854 et le Journal des chasseurs de la saison 1853-1854 ne manquèrent pas d’évoquer cet événement, en mentionnant que les courses de lévriers seraient ajoutées au programme des nombreuses activités proposées par ce complexe sportif. Ce sport se pratiquerait sur le terrain de l’hippodrome, après les courses de chevaux, pour divertir le public. Eugène Chapus évoqua aussi cette inauguration dans son livre Le sport à Paris publié en 1854. Il y faisait grandement l’éloge de ce sport élégant, écrivant notamment que pour rester en possession du privilège de vogue qui lui est fait, Paris, qui sent chaque jour combien il lui importe d’étendre le cercle de ses attractions, va nous révéler la course aux lévriers … avec ses émotions vives, ses incidents, ses occasions de paris et ses rapides allures. » Parlant de la course aux lévriers et de la chasse au faucon, il ajoutait C’est dans les vastes plaines qui s’étendent du pont de Neuilly au pont de Suresnes, en longeant la Seine d’un côté et le bois de Boulogne de l’autre, sous les regards du château de Bagatelle, que vont s’établir enfin ces deux belles conquêtes du sport parisien. Paris, à la faveur d’une riche association de capitalistes, se crée là un centre unique de haut sport. Cette belle étendue de terrain d’un vert d’émeraude, d’un sol élastique et moelleux, aux vastes horizons, devient, sous la désignation des sports de Longchamps, un théâtre où se succéderont, en spectacles grandioses, tous les nobles plaisirs du genre, courses plates, courses en longueur pour chevaux de deux ans, steeple-chases, régates sur le fleuve, enfin la course aux lévriers […]. La course au lévrier est non seulement un plaisir de jeunesse, mais un plaisir accessible à l’homme qui, bien qu’il ne jouisse plus de sa pleine vigueur, aime encore le mouvement, l’exercice, le cheval, l’air, les champs, et se sent assez de verdeur pour l’action. La course au lévrier peut être le délassement de l’homme qui a l’œil encore bon, la main sûre, les jambes fermes, le corps droit, et qui veut ménager les précieux restes d’un bon tempérament et de fortes habitudes en ne les commettant pas dans les aventureuses et formidables épreuves des autres sports. » L'hippodrome de Longchamp, à Paris France Il expliquait ensuite avec grand enthousiasme le concept du coursing tel que pratiqué depuis des siècles chez les Anglais, ne manquant pas d’enthousiasme pour tenter de convaincre son lectorat, composé en grande partie de gentlemen, d’adopter ce sport dans la Ville lumière. Néanmoins, malgré tout l’optimisme dont firent preuve Eugène Chapus et les journaux de l’époque, le projet d’hippodrome permanent échoua, faute du soutien de l’Empereur Napoléon III. En 1857, le terrain changea de main au profit de la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale, qui érigea sur l’emplacement même de l’ancien édifice achevé à peine trois ans plus tôt ce qui devint le plus beau champ de courses du monde. Son inauguration eut lieu le 27 avril 1857, date qui marque l’avènement des courses hippiques dignes de ce nom en France, ainsi que, plus discrètement le début des coursings de lévriers. En effet, malgré la pratique du coursing par les aristocrates pour occuper leurs weekends en campagne, il semble que les courses de lévriers envoûtaient peu le public des événements sportifs. C’est ce que l’on comprend notamment en lisant l’article intitulé Une course de lévrier à Vaucluse » écrit par Maurice Crystal dans l’édition du 14 novembre 1863 de L’Illustration, Journal universel. L’auteur y raconte d’abord une partie de coursing amateur tenue par un aristocrate et ses amis. Les lièvres étaient attrapés la nuit précédant la course et mis dans un panier. La première manche constituait en une poursuite d’un lièvre par les dix lévriers présents en même temps. Seuls les deux meilleurs lévriers furent autorisés à participer à la manche suivante, qui se termina par un drame les lévriers et leur proie moururent noyés dans une grotte. Malgré plus de huit jours de recherche, on ne retrouva jamais leurs corps. Photo de coursing du magazine Harper's Weekly » en 1886 Mr Crystal évoque ensuite le coursing comme discipline sportive organisée et présentée au public, s’étonnant du peu d’intérêt qu’elle suscite Le turf des chiens, spécialement le turf de la race fine, élégante, ailée et chère aux peintres, de grands lévriers, est une branche nouvelle du sport. Elle a conquis ses grandes lettres de naturalisation en Amérique, en Angleterre, en France. Mais il semble chez nous que les yeux soient ouverts pour ne rien voir. Des courses de lévriers ont lieu à Paris presque après chaque course de chevaux, et personne ne fait attention à ces sportsmen à cheval qui, la course finie, prennent rendez-vous et, se joignant aux piqueurs et aux lévriers, improvisent pour les dernières heures du jour, une course de lévriers bien plus vivace, mouvementée et agréable que la course des chevaux qui a rallié tous les badauds. Aujourd’hui, il n’est plus d’entraîneur, il n’est même plus de veneur qui, ayant un cheval de chasse, n’ait pas ses lévriers de course. Ce turf a, sur les luttes de l’hippodrome, l’avantage d’être moins monotone. Ce plaisir innocent sied aux châtelaines qui s’attardent en automne à la campagne?; aux jeunes chasseresses, il offre tout l’avantage de l’exercice en plein air, du gymnase à cheval, avec le but d’une lutte, d’une poursuite éminemment propice au développement des forces. […] Le turf des lévriers échappe à tout classement régulier dans les plaisirs parisiens?; mais on peut facilement, en automne, donner le spectacle à Longchamps, et plus souvent encore dans nos parcs historiques, dans les campagnes de nos grands éleveurs ou dans les bois du petit nombre de châteaux restés debout. Ce turf est admirablement constitué en Amérique, en Russie, en Autriche, en Belgique, en Angleterre. Il accompagne les courses de chevaux et en corrige la monotonie et le repos forcé. […] C’est un plaisir de jeunesse accessible à la femme, à la jeune fille qui aime le mouvement et l’exercice, le cheval, l’air, les champs, et qui se sent assez de verdeur pour cette poursuite émouvante et souvent bizarre. » Malgré ce manque d’intérêt initial que déplore Maurice Crystal, le coursing finit par trouver petit à petit sa place en France. En 1881 fut fondée la Société Centrale Canine pour l’amélioration des races de Chiens en France SCC, reconnue comme établissement d’utilité publique en 1914. Elle a pour but, entre autres, de patronner les règlements généraux des différents sports canins établis par les associations étrangères et par la Fédération Cynologique Internationale FCI. Créée en 1911 par cinq membres fondateurs dont la SCC, cette dernière est mandatée par ces dernier pour établir les standards internationaux des races de chiens et les règlements internationaux des différents sports canins, donc le coursing. Coursing avec leurre mécanique Il est difficile de déterminer quand exactement le lièvre fut remplacé par un leurre mécanique dans les épreuves de coursing. Il est établi en tout cas que le premier leurre mécanique fut inventé aux États-Unis en 1906, et que le dispositif ne fut introduit en Europe que dans les années 20. Toujours est-il que l’épreuve demeure identique, la seule différence étant que le lièvre est remplacé par un leurre mécanique. Aux États-Unis, l’American Sighthound Field Association ASFA fut fondée en 1972. Il s’agit de la première association américaine de renommée nationale pour la course à vue, activité qu’elle réglemente à l’échelle de l’ensemble du pays. Le développement de la PVL Poursuite à Vue sur Leurre réglementée dans l’Ouest américain intrigua un couple de Canadiens originaires de Victoria, Mr et Mme Loube. En 1975, ils décidèrent de parcourir plus de 2000 km pour faire concourir un de leurs Lévriers Afghans lors de la première compétition du Grand National Lure Coursing de Denver. Ils réitérèrent l’expérience quelques mois plus tard, en allant participer cette fois à une course dans la région de San Francisco, en Californie. A chaque fois, ils filmèrent les événements dans les moindres détails. De retour chez eux, ils passèrent une annonce dans les journaux locaux pour trouver d’autres amateurs de lévriers afin de fonder un club officiel de coursing au Canada. Tony et Helena James, fraîchement arrivés d’Angleterre avec leur Lévrier Whippet nommé Ringdove, ainsi que Clio Matheson, maître d’un Deerhound, y répondirent. Une machine à leurre mécanique fut construite par une classe du collège local, dont le professeur était justement propriétaire d’un Lévrier Afghan. Ces passionnés purent ainsi commencer à se réunir régulièrement pour pratiquer leur sport préféré dans les parcs locaux, en utilisant le règlement de l’ASFA. Ils baptisèrent leur association Canadian Sighthound Field Association CSFA puis, au cours des années qui suivirent, voyagèrent à travers leur pays, mettant le cap sur l’Est pour tenter d’implanter des clubs de coursing dans les villes principales. Ils furent aidés dans cette démarche par des membres de l’ASFA désireux de voir ce sport se développer également chez leur voisin du Nord, et leurs efforts conjugués portèrent leurs fruits. Ainsi, des associations de coursing virent le jour partout à travers le Canada à la fin des années 70 et au début des années 80. On apprit d’ailleurs avec le Québec qu’il était possible de pratiquer la PVL malgré la neige ! En 1982, un règlement canadien de coursing fut accepté par le Club Canin Canadien CCC, et le CSFC devint l’autorité canadienne officielle pour cette activité. Le racing ou course de vitesse La première course de lévriers où seule la vitesse fut jugée embryon du racing moderne se déroula en 1876 à Hendon, en Angleterre. Les compétiteurs devaient simplement courir sur une ligne droite. En 1906, l’américain Owen Patrick Smith inventa le lièvre-leurre artificiel ; on peut le considérer comme le fondateur du racing tel qu’il est pratiqué encore de nos jours. Sept ans plus tard, en 1919, il ouvrit à Emeryville, en Californie, la première piste ovale employant son invention. En 1926, la Grande-Bretagne organisa sa première course de lévriers sur piste ovale, et la France fit de même quelques années plus tard. Après des millénaires de coursing, le racing venait de naître. En 1924 fut créée l’Union Internationale des Clubs de Lévriers UICL. Jusqu’à sa disparition en 2020, l’UICL, qui siégeait en Suisse, était chargée d’organiser les courses de lévriers en Suisse, en Allemagne, en Autriche, en Belgique et aux Pays-Bas. Aux États-Unis, l’année 1992 vit la naissance de la National Oval Track Racing Association NOTRA, dont le but affirmé demeure avant tout de permettre aux propriétaires de lévriers de s’amuser avec leur chien. La Canadian Amateur Racing Association CARA, son pendant canadien, fut fondé quatre ans plus tard, en 1996. L’apparition des paris sur les courses de lévriers Le cynodrome de Walthamstow, à Londres Même si les paris entre particuliers ont toujours existé, les courses restaient surtout l’occasion, pour les éleveurs et propriétaires, de présenter les qualités de leurs chiens, et pour les spectateurs, de se divertir. Un prix était certes remis au vainqueur, mais il valait plus pour son côté symbolique que pour son montant intrinsèque. On retrouve un état d’esprit semblable dans la majorité des pays européens où les paris mutuels sont interdits, mais où les courses de lévriers demeurent parfaitement légales, comme en France et en Belgique. L’arrivée des paris mutuels donna une tout autre dimension aux courses de lévriers, qui passèrent du rang de simple divertissement à celui d’activité lucrative pour l’État. C’est aux États-Unis, et plus précisément en Floride, qu’ils furent autorisés pour la première fois en 1931. Plusieurs pays suivirent rapidement, à l’instar de la France en 1933. Ils y furent toutefois interdits ensuite pendant 10 ans entre 1951 et 1961, avant qu’un agrément ne soit accordé à la Société française de courses de lévriers, seul organisme habilité à orchestrer des paris mutuels sur de tels évènements. Alors que les années 80 marquèrent un âge d’or » du racing, de nombreux cynodromes ont depuis lors clos leurs portes par manque d’adeptes. On n’en compte plus désormais qu’environ 150 dans le monde, et ce nombre est en chute constante. Même les pays où la discipline était autrefois très populaire, comme l’Angleterre et les États-Unis, ne sont pas épargnés. De fait, la notoriété du racing chute graduellement depuis les années 90, et les choses se sont accélérées au 21ème siècle. Aux États-Unis, par rapport à l’an 2000, 70 % des cynodromes ont vu leur activité décliner, voire ont fini par ferme. Les 30 % restant parviennent généralement tout juste à se maintenir. En France, alors qu’il avait atteint dans les années 80 un sommet de près de 10 millions de francs, le montant total des paris passa en 2017 sous la barre des 100 000 euros. Ce chiffre fut même encore divisé par deux en 2019, d’après Claude Klein, ancien président de la Société Française des Courses de Lévriers SFCL L’enjeu en termes de recettes fiscales étant devenu anecdotique 2400 euros en 2018, il ne fut guère difficile d’opter à l’automne 2019 pour une interdiction des paris mutuels, applicable depuis janvier 2020 – et qui conduisit d’ailleurs à la disparition de la SFCL. Seules les courses amicales, sans enjeux financiers, demeurent légales. L’avenir de la discipline reste toutefois très incertain, quand on sait par exemple qu’en 2019, le Championnat de France de courses de lévriers comptait moins de 100 chiens inscrits, contre plusieurs centaines autrefois. De fait, il n’y a plus aujourd’hui que 7 pays au monde où les courses avec paris restent permises. Il s’agit de l’Australie, la Grande-Bretagne, l’Irlande, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Vietnam et les États-Unis. Dans ce dernier pays, elles ne sont autorisées que dans un nombre sans cesse plus minoritaire d’États les courses de lévriers qu’elles fassent ou non l’objet de paris sont désormais illégales dans 41 des 51 États américains. Les seuls États où elles sont autorisées et qui détiennent des cynodromes sont l’Alabama, l’Arkansas, l’Iowa, le Texas et la Virginie-Occidentale. Le Connecticut, le Kansas, l’Oregon et le Wisconsin ne les interdisent pas non plus, mais ces États ne possèdent pas de cynodrome, ce qui rend quasi impossible la tenue de courses. D’ailleurs, à l’échelle de l’ensemble du pays, 30 cynodromes ont fermé leur porte dans les deux premières décennies du 21e siècle, si bien qu’il en reste désormais moins de 20. En Australie, on constate la même évolution qu’aux États-Unis. Par exemple, en 2017, l’État de Nouvelle-Galles du Sud interdit à son tour les courses de Grande-Bretagne, où sont apparues les premières courses de lévriers modernes, Londres compta jusqu’à une vingtaine de cynodromes. Cette époque est désormais bien révolue, puisque le dernier qui restait, situé à Wimbledon, ferma ses portes en 2017. Le terrain ayant acquis une valeur très importante vu la crise du logement, les propriétaires préférèrent rentabiliser leur parcelle de terre en y construisant des logements plutôt qu’en y laissant un cynodrome qui occupait beaucoup d’espace sans générer des recettes conséquentes. C’est d’ailleurs un phénomène que l’on constate dans la majorité des grands centres urbains dans le monde. Dans un contexte haussier du prix du foncier, voire de crise du logement, il n’apparaît pas surprenant que les habitations soient privilégiées au détriment des cynodromes… Le Hunting Act de 2004, inspiré d’une loi semblable votée en Écosse deux ans plus tôt, porta également un grand coup à l’usage de lévriers dans l’ensemble du royaume. En effet, en même temps que l’interdiction notamment de la chasse à courre, elle bannit la chasse avec des lévriers en Angleterre et au pays de Galles, ce qui eut notamment pour effet de mettre fin en 2005 à la prestigieuse Waterloo Cup. Cette compétition emblématique se tenait chaque année depuis 1836 dans le village de Great Altcar, au cœur du Lancashire. Son abolition poussa des Irlandais à créer dès 2006 la Seamus Hughes Memorial Cup, aujourd’hui populaire auprès des Anglo-Saxons adeptes de coursing. Les courses de lévriers, une activité controversée Affiche contre les courses réalisée en 2018 par l'association Lévriers sans frontières Plus que l’espace occupé et le coût du loyer, ce qui entraîne de nos jours le déclin des courses de lévriers partout dans le monde est avant tout la perte d’intérêt du public, dans un contexte où ces manifestations sont de plus en plus décriées. En effet, nombre d’associations et organismes ont su utiliser les moyens de communication modernes pour sensibiliser l’opinion collective en dénonçant les mauvais traitements infligés aux chiens inscrits dans les courses avec paris. Ces derniers sont poussés à l’extrême de leur limite, et même parfois drogués, ce qui accroît le risque de blessures inhérent à la course en elle-même. En effet, sous l’effet de la drogue, ils repoussent leur limite au-delà du raisonnable, ne ressentant pas les signaux de douleur à temps cela occasionne des blessures plus graves en intensité et en durée que celles que les courses sont déjà susceptibles d’engendrer à la base. En outre, le monde des courses de chiens peut être impitoyable les animaux trop lents, blessés ou trop âgés et qui ne sont donc plus en mesure de concourir ne coulent pas forcément des jours heureux dans le cadre d’une retraite sportive bien méritée… Certains sont carrément éliminés physiquement, dans certains cas par des moyens cruels tels que la pendaison ou en les utilisant comme cibles vivantes dans des champs de tir. En Espagne et aux États-Unis furent même découvertes des fosses communes renfermant les carcasses de centaines de lévriers tués par balle à proximité des cynodromes. Or, partout dans le monde, la prise de conscience sur le bien-être animal progresse, et de plus en plus d’initiatives pétitions, manifestations… pressent les législateurs d’agir pour mettre fin aux pratiques synonymes de maltraitance. Les courses de chiens ne sont pas épargnées par ce phénomène, comme le montrent d’ailleurs les nombreuses décisions d’interdiction prises au cours des dernières années par des autorités locales ou nationales. En parallèle, divers organismes s’acharnent pour sauver ces chiens et les placer dans des familles d’adoption qui leur permettent de connaître une deuxième vie normale et une retraite paisible. Certains existent depuis longtemps, mais bénéficient désormais d’une notoriété qu’ils n’avaient pas jusqu’alors. Je viens d’entendre parler ce matin du dernier livre d’Olivier Saint-Jean Alzheimer, le grand leurre. Naturellement je ne l’ai pas encore lu. Je suis donc très bien placé pour en parler. Car il me semble qu’il y a quelques petites choses qu’on peut en dire. La première est qu’il faut écouter ce que l’auteur nous dit. Olivier Saint-Jean, ce n’est pas n’importe qui, c’est un des grands de la gériatrie contemporaine, et il ne nous a pas habitués à dire n’importe quoi pour le seul plaisir de causer dans le poste. Respect absolu, donc, pour ce que je lirai. La seconde est que si j’en crois le journaliste qui rend compte du livre la charge essentielle porte sur l’inefficacité des traitements médicamenteux. J’ai déjà traité de ce point à j’y renvoie. Redisons d’un mot que, oui, dans la quasi-totalité des cas ces médicaments sont inefficaces ; ma seule nuance est que J’ai cru je suis à présent retraité, je n’ai aucun moyen de poursuivre mon étude sur ce point discerner que dans, disons 5% des cas l’effet n’est pas nul ; il y a même des cas d’amélioration spectaculaire. Pour cette raison je crois qu’il est légitime de systématiquement faire un essai, à condition de le suivre très précisément, de le limiter dans le temps et de savoir l’abandonner quand les résultats ne sont pas là. Mais cette hétérogénéité des résultats suggère aussi qu’il pourrait y avoir des patients répondeurs et des non-répondeurs. À condition de se donner, ce qui n’a pas été fait, des moyens de les détecter. Cela pourrait signifier que les troubles sous-jacents ne sont pas les mêmes, ce qui n’est pas totalement dénué d’intérêt. Notamment par ce moyen on pourrait démembrer le groupe maladie d’Alzheimer », et je crois qu’on trouverait effectivement un nombre notable de situations où les facteurs, notamment sociaux, jouent un rôle prépondérant. Après, je trouve que c’est très compliqué ; qu’il faut être prudent, et bien préciser de quoi on parle. Notre monde est un monde de parole, la sémantique y revêt une importance majeure, et j’assume sans problème l’accusation de pinaillage qu’on me sert régulièrement quand je dis ça. Je n’ai jamais aimé parler de maladie d’Alzheimer », et ceci à cause de l’histoire. Rappelons les faits il existait, il a toujours existé une démence sénile. La Bible en parle déjà. Puis est venu Aloïs Alzheimer qui s’est étonné de trouver des cas de démence sénile chez des malades qui n’étaient pas vieux. La maladie d’Alzheimer, c’est une démence sénile du sujet jeune. Je n’ai jamais su ce que pourrait être une démence sénile du sujet jeune chez le sujet âgé. Raison pour laquelle je m’obstine à parler de démence sénile de type Alzheimer ». Ceci a plusieurs conséquences La première est que je serais très étonné d’apprendre que le mécanisme qui torpille le cerveau d’un patient de cinquante ans est exactement le même que celui qui fait qu’un octogénaire commence à dérailler par moments. La seconde est qu’on doit reconsidérer la notion d’épidémie il y a de plus en plus de malades étiquetés Alzheimer, mais… on a supprimé la démence sénile. Il s’agit là d’un simple tour de passe-passe sémantique. Classique à notre époque les humains, ne sachant pas changer les choses, changent les mots et se trouvent tout ébaubis quand ils entendent le bruit qu’ils ont fait avec leur bouche ; alors que ce qui a changé ce n’est pas la chose c’est seulement la manière de la dire. C’est ainsi qu’on assiste à une explosion du phénomène de burn out ; on oublie un peu vite que dans les temps très reculés de ma jeunesse il y avait le surmenage. Mais burn out, ça vous a tout de même une autre allure. J’ai longtemps cru qu’il s’agissait d’une erreur d’interprétation on sait que le terme de burn out nous vient de l’astronautique, et désigne ce qui se passe quand une fusée est à court de carburant ; et j’ai cru que le burn out décrivait ce qui arrive à ces professionnels, souvent jeunes, qui arrivent dans un service avec toute leur bonne volonté, qui partent comme des fusées et qu’on voit peu à peu, souvent très vite, s’éteindre pour devenir d’authentiques boulets on verra une excellente description de ce syndrome chez le légionnaire d’Astérix en Corse ; j’ai su que j’avais tort, tant pis mon idée est meilleure ; Quand la légende est plus belle que la réalité, imprimez la légende ». [1]. Bref, tout de même, avoir un Alzheimer c’est plus classe qu’une démence sénile. Mais surtout, cela a un autre avantage c’est qu’on a éludé le mot vieux » ; et cela a trois conséquences Il s’agit d’une maladie, on peut la soigner. Mon père n’est pas si vieux que cela, donc moi-même je suis encore jeune. Et quand ce sera mon tour, on pourra me soigner. Pour essayer de comprendre ce qui se passe, je crois que le plus simple est de se référer au modèle suivant. J’ignore tout de ce qu’il vaut, mais j’y suis attaché, notamment parce qu’il pourrait permettre de comprendre pourquoi, quand on examine le cerveau des déments, on trouve des dégâts si variables, et qui n’ont guère de rapport avec l’intensité des symptômes. Vieillir est une crise, difficile, pénible, douloureuse, qui suppose des moyens, notamment intellectuels. Or le cerveau s’abîme avec l’âge. Cela permet de définir trois groupes Les malades qui ont peu de lésions mais pour qui la crise du vieillir est si terrible qu’ils se réfugient dans la démence. Les malades qui vivent bien leur vieillissement mais dont le cerveau est si dégradé qu’ils n’ont plus les moyens de penser. Les autres, vous, moi, chez qui la démence n’apparaîtra pas parce que nous aurons peu de lésions et que nous allons réussir notre vieillissement. Il vaudrait la peine d’explorer cette voie, de préciser les moyens de diagnostiquer l’un et l’autre élément, ce qui permettrait de conforter l’hypothèse et de traiter autrement. Si cette hypothèse était exacte, elle pourrait permettre de comprendre pourquoi j’ai l’impression qu’en fonction de l’âge il y a trois groupes de malades avec tous les chevauchements qu’on voudra, bien sûr Les malades jeunes, chez qui les phénomènes lésionnels seraient au premier plan. Les malades très âgés, chez qui j’ai toujours répugné à parler d’Alzheimer, ou même de démence ce sont simplement des gens qui ont débranché la machine à penser. Entre les deux un vaste groupe dans lesquels les deux raisons de tomber en panne s’associent dans des proportions variables. Ce que je dis là n’a rien de nouveau, on l’a simplement oublié ou méconnu. Depuis des années Jean Maisondieu insiste sur l’importance des facteurs psychiques dans la genèse de démences. Mais il reste trois choses à considérer. La première est que cela ne suffit pas à dire que la maladie d’Alzheimer est une construction sociale », d’ailleurs je doute qu’Olivier Saint-Jean écrive cela. C’est bien assez déjà que de rappeler que ces facteurs sociaux sont dramatiquement sous-évalués. Je ne sais pas où en sont sur ce point les militants de l’ humanitude », mais à l’époque où j’ai cessé de m’y intéresser ils me semblaient dans l’excès inverse. La seconde est qu’il me semblerait abusif de considérer que la maladie n’est qu’un aspect du vieillissement. Bien sûr d’un certain côté c’est vrai. Mais tout dépend des liens qu’on fait entre vieillissement et maladie. L’arthrose, que je sache, n’est qu’une manifestation du vieillissement. Cela suffit-il à dire qu’on ne la traite pas ? Le diabète de type II est largement le fait d’un pancréas qui s’épuise à compenser un mode de vie inadéquat. N’est-ce pas là une manifestation du vieillissement ? Et d’une manière plus générale il ne viendrait à personne l’idée de renoncer à se faire opérer de la cataracte au motif qu’à cet âge c’est normal de ne plus voir. Bref il y a d’authentiques manifestations du vieillissement qu’on traite comme des maladies. Il n’y a pas d’un côté les troubles liés au vieillissement, qu’on devrait respecter, et les maladies qu’il faudrait prendre en charge. La troisième est plus étrange encore ; mais pour la comprendre il faut se demander ce qu’est une maladie. Le savoir médical se constitue par une série d’observations qu’on exploite de manière statistique et qu’on essaie de conforter par des examens anatomiques. Par exemple on trouve des gens qui ont de la fièvre, mal au dos et des urines purulentes. Quand on peut examiner leur reins on trouve qu’il y a une infection. On définit ainsi l’infection urinaire, qui se caractérise par la présence de ces trois symptômes. Mais on s’aperçoit vite que dans la population des malades ayant une infection urinaire, il y en a un certain nombre qui n’ont pas mal au dos ; ou qui n’ont pas de fièvre ; ou dont les urines ne sont pas purulentes ; par contre il y en a qui vomissent. Le vomissement devient donc un signe faisant suspecter une infection urinaire. Ou chez le sujet âgé la constipation, l’agitation, etc. Inversement, bien sûr, parmi ceux qui ont mal au dos, de la fièvre et des vomissements, il y en a qui ont une infection vertébrale. Bref, peu à peu le tableau se complique, s’enrichit, et on est conduit à inclure dans le groupe des infectés urinaires des gens dont la symptomatologie est parfois très éloignée de ce qu’on avait pensé au départ. Du coup il devient problématique de définir les limites d’une maladie, puisque les manifestations peuvent être communes à des pathologies parfois très différentes. Le risque est limité quand on peut s’appuyer sur l’efficacité d’un traitement, ou sur des examens anatomiques ; il est beaucoup plus important quand on ne dispose pas de ces recours. C’est le cas pour les démences. Au maximum on peut être victime d’illusions. J’ai longtemps rêvé, mais ma paresse m’en a dissuadé, d’étudier la chlorose des jeunes filles. Par chlorose des jeunes filles on entend une maladie qui a occupé une place prépondérante dans la médecine pendant deux siècles, disons entre 1750 et 1900. C’était un trouble terrible, qui affectait la quasi-totalité des jeunes filles, qui entraînait volontiers la mort, et qui a donné lieu à une masse considérable de publications et d’essais de traitement. Elle tient une place très importante chez Balzac, Zola, Dumas, etc. La manière dont le concept s’est constitué est éclairante on est parti d’un groupe de jeunes femmes qui présentaient des symptômes similaires et dont je suppose qu’elles devaient avoir une anémie par carence en fer. Elles étaient pâles, alanguies, sujettes aux malaises, elles avaient mal à la tête, etc. Cela a défini la chlorose. Puis on s’est aperçu que d’authentiques chlorotiques avaient le teint rouge la rougeur du teint est ainsi devenue un signe de chlorose. D’autres n’étaient pas languides mais agitées on a inclus l’agitation. Certaines avaient des règles abondantes chlorose. Mais d’autres n’avaient pas de règles chlorose. Etc. De proche en proche on a inclus tout le monde. Et au bout du compte ? La chlorose a disparu. Elle n’existait pas, c’était une pure construction sociale, je suppose qu’elle n’a pas résisté à l’avènement de la biologie médicale. Mais ce n’est pas un cas isolé que sont devenues les fièvres cérébrales dont Jules Verne nous rebat les oreilles, et ce avec des descriptions d’une précision chirurgicale ? Cela conduit à lire autrement La montagne magique le chancelier Behrens n’est ni un charlatan ni un incapable, c’est plus compliqué ; c’est parce qu’à l’époque la méthodologie médicale était incertaine qu’il n’avait pas les moyens de constater que Hans Castorp n’était tout simplement pas malade. Le plus probable est que la médecine contemporaine n’est pas à l’abri de ces illusions. J’entends la médecine au sens large. Pour ne donner que cet exemple il existe une maladie liée au gluten. Elle se prouve par des examens précis et fiables. Quant aux symptômes ils sont variables. Le résultat est que le champ des intolérances au gluten tend à s’étendre, et que, très probablement, l’immense majorité des sujets qui se plaignent d’intolérance au gluten n’en sont nullement atteints ; le lobby des céréaliers, dont je n’ai pas lieu de contester l’existence, est pour peu de chose dans l’explosion de cette maladie. Je ne crois pas un seul instant que la démence de type Alzheimer se réduise à une construction sociale. En revanche, qu’on la considère en se souvenant de ce qui est arrivé à la chlorose, cela, oui, m’importe au plus haut point.

leurre le plus cher du monde